En moins de neuf mois à Matignon, François Bayrou a marqué l’histoire de la Ve République : ce lundi 8 septembre 2025, il est devenu le premier chef de gouvernement à tomber sur un vote de confiance. Un scénario prévisible qu’il avait lui-même provoqué et qui relance, déjà, les spéculations sur sa succession.

En haut, de gauche à droite sur les images : Olivier Faure, Gérald Darmanin, Catherine Vautrin. En bas, de gauche à droite sur les images : Bruno Retailleau, Sébastien Lecornu. (© photos AFP / montage actu.fr)
L’Élysée face à un casse-tête
Depuis la dissolution de juin 2024, aucune majorité claire n’a émergé à l’Assemblée. Emmanuel Macron doit donc nommer son
troisième Premier ministre en un peu plus d’un an. Une nouvelle dissolution n’est pas totalement exclue, mais jugée peu probable par l’entourage présidentiel.
Trois options principales sur la table
Le plus probable : un profil de centre-droit ou de droite
Pour garantir une forme de stabilité, plusieurs noms circulent côté majorité et alliés. Les ministres
Sébastien Lecornu,
Catherine Vautrin et
Éric Lombard se sont activés ces derniers jours pour se positionner. Tous pourraient obtenir un compromis avec les socialistes et éviter une censure frontale.
Autre option : des personnalités LR, comme
Bruno Retailleau ou
Xavier Bertrand. Le premier, très médiatisé, a consolidé son influence, mais crispe à gauche. Le second, plus social, pourrait obtenir davantage d’indulgence.
Un pari social-démocrate
Le président pourrait aussi surprendre en se tournant vers la gauche modérée.
Olivier Faure, premier secrétaire du PS, s’est déclaré « prêt » pour Matignon. Mais sa nomination apparaît improbable : ni LR ni une partie des macronistes n’accepteraient un Premier ministre socialiste.
Des anciens ministres comme
Jean-Yves Le Drian ou
Bernard Cazeneuve sont aussi régulièrement évoqués, tout comme
Pierre Moscovici, actuel président de la Cour des comptes.
Une option improbable : l’opposition radicale ou la société civile
La nomination d’un profil issu de
LFI ou du
RN relève presque de l’impensable. Quant à un gouvernement technique porté par des personnalités de la société civile, l’hypothèse reste marginale. Les noms de
Laurent Berger ou
Lucie Castets ont un temps circulé, mais sans suite.
Dissolution et tensions politiques
Le
Rassemblement national pousse pour de nouvelles élections législatives anticipées, persuadé de pouvoir les remporter. De son côté,
La France insoumise réclame la démission, voire la destitution d’Emmanuel Macron, et prévoit de déposer une motion.